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La pub dans les années 80, c’est la force tranquille de Séguéla, la démesure, un ton à l’opposé des standards actuels : drôle, sexualisé, kitsch, avec des punchlines cultes et décomplexées. La décennie 80 exhale le fast et les paillettes, mais elle est exigeante, talentueuse : à la recherche de l’image mémorable, du mot juste, de la lumière idéale, de la note parfaite. Les publicitaires respirent l’envie de donner envie, d’inventer le truc qui fait crac boum hue.
En 1982, Gabriel Guedj a 27 ans. Il vient de passer 6 années de découverte et d’apprentissage dans deux agences de pub successives : Stratège et Commando. A-t-il appris le métier ? Un peu. Rêve-t-il d’indépendance ? Beaucoup. Souhaite-t-il être publicitaire ? Plus que jamais. Et depuis l’enfance !
En 1982, Frédéric Guedj a 25 ans. Il a passé le baccalauréat trois fois, et il l’a obtenu. Cette endurance constitue sa marque de fabrique, sa force, son moteur. Il se dit moins doué que son frère, mais fait ses armes comme stagiaire chez Euro Advertising, la plus importante agence de l’époque. Il y rencontre les papes lyonnais du métier. Est-il prêt à accompagner les rêves d’indépendance de son aîné ? L’histoire retiendra que oui !
En 1982, Magazine naît dans un garage villeurbannais. Un premier client lui met le pied à l’étrier en lui confiant la réalisation d’un journal culturel. Cette immersion dans le monde des médias la marque à jamais. Les frères Guedj feront de la pub… et des canards. Comme leur père, ils envisagent le fond et la forme comme autant de pépites à polir, ciseler. Étrange coïncidence, le patronyme choisi pour leur entreprise semble les dédier tout entier à cet univers de l’info. Il s’agit en fait du nom d’un groupe de rock qu’ils écoutent en boucle !
Belles années et résistance
Les clients arrivent sans trop d’efforts déployés en démarchage. Aux travaux graphiques vient s’ajouter un peu de stratégie publicitaire. En 1984, Magazine se retrouve en compétition pour un contrat exclusif avec la Société Lyonnaise de Banque. C’est perdu, mais l’agence a prouvé qu’elle avait tout d’une grande. Elle signe une campagne pour le Crédit Municipal puis gagne les jouets Berchet, Nostalgie (dont elle imagine le logo), Smoby, la CCI de Lyon… Dans son développement, tout n’est que rencontres. Les frères Guedj fonctionnent comme des éponges. Ils savent écouter, s’enthousiasmer, capter l’air du temps ; ils ressentent profondément de quelle manière restituer une émotion, un produit, un service, une ambiance. Ils résistent, aussi, aux sirènes de rachat.
Le journal de l’Institut Lumière en 1991, et la création de l’affiche du Festival de Cannes en 2006.
La crise des années 90 les pousse à l’économie. Ils s’accrochent et mesurent la fidélité de leurs clients. En 1993, la rencontre avec Thierry Frémaux, directeur artistique de l’Institut Lumière, redonne le moral. Magazine pilote la communication du Centenaire du cinéma en 1995. Quelques années plus tard, l’affiche officielle du Festival de Cannes 2006 est signée Gabriel Guedj.
Les années 2000 sont celles de la compréhension du numérique. La multiplication des supports n’est pas une sinécure ; les crises sociale, écologique, climatique, économique imposent des codes différents. Les Guedj s’adaptent, mais ne transigent pas sur les fondamentaux : le sens, le fond, la forme, la typo, l’image, le beau.
En juin 2022, les deux fondateurs historiques dévoileront la suite de l’aventure, à l’occasion d’une soirée-anniversaire programmée le 8 juin au Fort de Vaise. Un moment fort en souvenirs et des discours forts en révélation.
Ne ratez pas notre prochain communiqué de presse… fort en info !